La liane qui préférait le froid

Le lierre grimpant (Hedera helix)

Si le terme de « liane » évoque de sulfureuses ambiances tropicales, nul besoin est de parcourir des kilomètres pour en observer. Nos climats continentaux abritent par exemple la Bryone, la Salsepareille, la Clématite, etc. Sans oublier le Lierre grimpant (Hedera helix), à ne pas confondre avec le Lierre terrestre ou Gléchome (Glechoma hederacea) !

Le terme « Liane » ne se rapporte pas à un classement scientifique, mais désigne en fait les plantes herbacées ou ligneuses ayant besoin d’un support pour croître. C’est le cas du Lierre grimpant, plante ligneuse, seul représentant en Europe de la famille des Araliacés. Il peut atteindre 30 mètres de haut et prolifère sur son support à l’aide de racines modifiées, les crampons. Particulièrement résistant, il reste vert et fructifie en hiver. Offrant le gîte et le couvert à de nombreux oiseaux en cette période de disette (ses baies purgatives sont cependant toxiques pour l’Homme). Mais le lierre présente encore de nombreux avantages pour la biodiversité.

Sa floraison automnale est une aubaine pour les insectes, notamment certains papillons et une petite abeille sauvage qui lui est inféodée, la Collète du Lierre (Colletes hederae). Il procure un abris aux micro-mammifères comme le Lérot, le Muscardin ou l’Écureuil. Il est estimé qu’une association Arbre-Lierre peut abriter plus de 700 espèces, un véritable écosystème ! Nous parlons bien d’association car la relation est bénéfique pour l’hôte qu’il protège en échange de son accès à la lumière. Le lierre grimpant se nourrit par ses propres racines : il ne prive pas l’arbre de nutriments et l’étrangle encore moins. Ne vous acharnez donc plus à l’éliminer, aimez-le tel qu’il est !