Après un repérage de la zone, le conducteur de la nacelle a pu se positionner afin de guider au mieux l’opération. Une fois la bagueuse arrivée au sommet du nid, le cigogneau est délicatement attrapé et descendu afin d’être bagué.
Une bague métal qui correspond à sa carte d’identité et une bague couleur gravée (fond vert et lettres blanches pour la France) permettant de le suivre à distance ont été posées à ses pattes.
Afin de respecter le protocole normalisé mis en place, plusieurs mesures sont ainsi effectuées sur l’animal avant de le redéposer dans le nid : longueur du tarse, de l’aile et distance tête – bec.
Ces opérations sont menées dans le cadre d’un programme personnel sur la dynamique de la population, l’écologie et la conservation de la Cigogne Blanche, Ciconia ciconia, dans la région des Hauts-de-France et la Seine-Maritime mené par Christophe Hildebrand et autorisé par le MNHN de Paris.
Le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France remercie tous ses partenaires pour la réalisation de cette opération sur la Réserve naturelle nationale des larris et tourbières de Saint-Pierre-es-Champs : la commune de Saint-Pierre-es-Champs, le Muséum national d’Histoire naturelle, le Centre de recherches sur la biologie des populations d’oiseaux, le Conservatoire d’espaces naturels de Normandie et Picardie nature.
Dans le cadre de cette animation, différentes actions sont menées annuellement. C’est le cas notamment du suivi de la migration qui bat son plein comme chaque année au mois d’août. C’est en effet à cette période que la majorité de la population de Phragmite aquatique rejoint ses quartiers d’hivernage africains depuis ses sites de nidification en Europe de l’ouest.
L’année 2022 a été riche d’activités pour les Hauts de France. Un petit bilan s’impose…
3 stations de suivi par le baguage ont ouvert sur l’ensemble de la région :
La station de référence de la déclinaison régionale du PNA : le marais de Guînes (62)
Une station dans l’estuaire de la Somme (80)
La station des marais de Sacy (60)
Le suivi par le baguage permet d’évaluer l’utilisation des sites de migration par l’espèce : sont-ils fonctionnels pour l’espèce, c’est-à-dire permettent-ils au Phragmite aquatique de se reposer et de se nourrir afin de pouvoir rejoindre ses quartiers d’hivernage dans de bonnes conditions ? Ce suivi permet aussi, à plus large échelle, d’évaluer l’état des populations, les phénologies de migration et les trajets migratoires.
Sur le marais de Guînes(62), station gérée par Eden 62, le suivi s’est déroulé du 5 au 26 août.
Au total, 19 oiseaux capturés (pour un total de 28 actions de capture) dont 3 individus bagués à l’étranger : 2 jeunes bagués en Belgique et 1 adulte bagué sur son site de nidification en Lituanie.
Sur ces 19 individus, 3 ont pu être contrôlé 24 à 48 h après la première capture, avec, pour 2 oiseaux sur les 3, une prise de masse signifiant que ces oiseaux ont trouvé de quoi s’alimenter sur le site. Cela affirme le statut de halte migratoire du marais de Guînes.
Ce ne sont pas moins de 12 individus de Phragmite aquatique qui ont été bagués.
Ces dix jours de baguage nous permettent d’obtenir plus d’informations sur l’importance de la l’estuaire de la Somme dans le réseau des sites de migration des Hauts de France. En effet, cette station rejoint les deux stations régionales les plus fréquentées (à l’aune des connaissances actuelles) que sont le Marais de Guînes (62) et le marais audomarois (62). L’absence de données de contrôle inter journaliers pour cette année 2022 peut toutefois poser question : les oiseaux trouvent-ils de quoi s’alimenter sur le site ? ou est-ce uniquement un site de transit ?
Cependant, sur un faible nombre d’individus capturés comme c’est le cas globalement pour le Phragmite aquatique, les probabilités de contrôles sont faibles elles aussi. Ainsi, la réitération de ce suivi dans les années à venir permettrait de mieux évaluer l’utilisation du site par l’espèce.
Ci-dessous un comparatif du nombre de Phragmite aquatique bagués par jour pour 100 m de filet entre les stations de Guînes et de l’estuaire de la Somme, ainsi que l’indice ACROLA (nombre d’ACROLA capturés/ nombre d’Acrocephalus sp * 100)
Sur les marais de Sacy(60), après la capture de 2019, aucune nouvelle capture.
Recherche de nouveaux sites de présence
2 sites naturels gérés par Eden 62, considérés zones de présence potentielle, ont aussi bénéficié de recherche par le baguage : un site dans le marais audomarois et un site dans le marais de Beuvry (62). Sur la première station, un individu a été bagué et contrôlé 3 jours plus tard avec prise de masse. Les contextes relativement boisés autours de ces deux sites expliquent sans doute la faible fréquentation de ces derniers alors que les habitats présents collaient aux exigences de l’espèce.
Des captures incidentes ou des observations directes
A noter la capture de 2 individus adultes début août sur une station de suivi ornithologique de la vallée de la Marcq (62) ;
Plusieurs informations d’observations directes cette année :
1 observation rapportée sur le Val Joly, dans l’Avesnois (59), ainsi que 2 observations au sein de l’estuaire de la Slack (62).
L’est de la région (Avesnois/ Aisne) et les estuaires des Hauts-de-France font partie des zones de présence potentielle non prospectées à l’heure actuelle.
Merci à Eden 62 et à ses bagueurs, plus mobilisés et impliqués que jamais cette année ; à Xavier Commecy et Frédéric Baroteaux de Picardie Nature ainsi qu’à Benjamin Blondel du SMBSGLP ; à Michel Datin et l’équipe de la SOMS ; aux bagueurs de Cap Ornis baguage et pour finir aux ornithologues vigilants qui ont alerté le Conservatoire sur les données d’observations directes.
Euthystira brachyptera (Ocskay, 1826) est un Acrididae présent en Europe. D’affinité de basse à moyenne montagne, on retrouve cette espèce surtout dans la moitié Est de la France. Connu de l’ancienne région Picardie, l’espèce n’avait pas été revue depuis 1970 et son unique mention sur la commune de Condé-en-Brie était jugée douteuse, l’Aisne se trouvant en limite Ouest de sa répartition naturelle.
Une première localité a été découverte en vallée de la Muze sur la commune d’Arcy-Sainte-Restitue le 18/06/2021, sur le site privé de « La Pente à Maugras » gérer par le Conservatoire d’Espaces Naturels des Hauts-de-France. Deux individus mâles ont été trouvés au sein d’une pelouse calcicole embroussaillée pâturée occasionnellement par des chevaux.
Une seconde localité découverte par hasard, lors d’un arrêt rapide en vallée de la Marne sur la commune de Château-Thierry le 17/07/2021, un mâle et une femelle ont été observés dans une pelouse calcicole fortement embroussaillée au Nord du lieu-dit « le Buisson ».
Une recherche et comptage des individus ont été réalisés le 26/06/2021 sur la localité d’Arcy-Saint-Restitue en compagnie de Thibaud Daumal (coordinateur du réseau orthoptères de Picardie Nature). Afin d’estimer la taille de la population et sa prise en compte dans la gestion du site par le CEN Hauts-de-France. Moins d’une dizaine de mâles chanteurs ont été contactés.
Dans les Hauts-de-France, l’espèce peut être confondue avec le Criquet des Clairières Chrysocraon dispar (Germar, 1834) utilisant les mêmes habitats et beaucoup plus répandu. Les mâles d’Eusthytira brachyptera se distinguent par leur chant, une teinte verte métallique plus intense, des élytres relativement courts et les genoux clairs. Les femelles présentent la même coloration que les mâles, mais les élytres sont très réduites et de couleur rose.
En France, le Criquet des genévriers semble affectionner les pelouses calcicoles embroussaillées, les prairies mésiques, les prairies humides, les pelouses alpines et subalpines, les landes et fourrés alpins et subalpins.
Le Phragmite aquatique est un petit passereau qui niche dans les tourbières des pays de l’est européens. C’est actuellement l’espèce de passereau continental la plus menacée d’Europe. Une grande majorité de sa population traverse la France lors de sa migration, principalement via la façade atlantique, pour aller passer l’hiver en Afrique. La France a donc la responsabilité de lui fournir des zones de halte de qualité qui lui permettent de se nourrir et de se reposer.
Tous les ans, en août, les ornithologues de la région se mobilisent dans le cadre d’un Plan national d’Actions, pour la recherche de sites de halte migratoire et le suivi de l’espèce. L’objectif : identifier les trajets migratoires et les sites d’importance pour les haltes ainsi que le suivi des effectifs et la phénologie de passage de l’espèce.
Le Phragmite aquatique est une espèce très discrète qu’il est pratiquement impossible d’observer en dehors de la capture au filet. Cette méthode d’étude permet d’équiper chaque oiseau d’une bague unique. Cela permet alors de retracer leurs déplacements lorsqu’ils sont à nouveau capturés sur d’autres sites. Des mesures biométriques sont aussi réalisées, comme la taille de l’aile, l’adiposité (les réserves de graisses qui leur permet d’effectuer leur long voyage), la masse mais aussi leur âge. L’âge ratio (nombre de juvénile par rapport au nombre d’adultes) permet d’évaluer le succès de la reproduction.
Cet effort de capture s’inscrit à une échelle mondiale. Le marais de Guînes, géré par Eden 62, est le site de référence pour le suivi de l’espèce au niveau des Hauts-de-France. Cette année, comme chaque mois d’août depuis 2011, les bagueurs d’Eden 62 effectuent donc le baguage des individus de Phragmite aquatique interceptés sur le site. Le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France, animant au niveau régional le Plan National d’Actions en faveur du Phragmite aquatique, est allé leur rendre visite et a eu la chance de pouvoir observer de près cette petite boule de plumes.
Cet oiseau, qui ne pèse qu’une dizaine de grammes, reliera l’Europe de l’est à l’Afrique de l’ouest en seulement quelques jours avec très peu de pauses. Souhaitons leur bonne route !
Le Conservatoire d’espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais a apporté une contribution significative dans l’élaboration d’un Atlas préliminaire des bourdons pour le Nord et le Pas-de-Calais. Cet ouvrage a été réalisé par la Société Entomologique du Nord de la France (SENF), avec le soutien du Groupe ornithologique et naturaliste du Nord de la France (GON) et de l’entreprise STB Matériaux. Il permet de mieux connaitre la répartition des bourdons dans le Nord et le Pas-de-Calais dans la période ancienne (avant 2000) et récente (2000-2015).
Les samedi 17 et dimanche 18 juin 2017 à Pont-sur-Sambre dans l’Avesnois, le Conservatoire d’espaces naturels Nord Pas-de-Calais invitait le grand public, le temps d’un week-end, pour une formation gratuite autour des insectes pollinisateurs sauvages. Simples curieux ou amateurs éclairés ont ainsi eu l’occasion d’en apprendre davantage sur les insectes et leur suivi participatif, dans une ambiance conviviale et détendue !
Le suivi photographique des insectes pollinisateurs est un programme de sciences participatives ouvert à tous : grâce à leurs photographies, les observateurs volontaires peuvent aider à mieux connaître l’état de santé des insectes et autres petites bêtes. Une vingtaine de participants se sont ainsi prêtés au jeu de l’identification au cours du weekend. Parmi eux, François Lacroix, nous a livré son témoignage de participant…
Le « Groupe Vipère péliade régional », animé par le Conservatoire d’espaces naturels Nord Pas-de-Calais, s’est réuni le 6 mai dernier afin d’aller à la rencontre de leurs partenaires et amis du KRAG (Kent reptile and amphibian group), une organisation non gouvernementale bien connue outre-manche.
9 bénévoles mobilisés par le CEN se sont ainsi rendus dans le Kent, en Angleterre, dans le but de bénéficier de l’expertise de Rick, Nick et Steve tout en réalisant une prospection sur le terrain….