Diagnostic Décarbon’Action : les adhérents du Conservatoire se mobilisent au côté des salariés de l’association


Les salariés, adhérents et partenaires réunis le 6 septembre au siège du Conservatoire se sont donc répartis en groupes de travail thématiques pour tenter d’apporter des solutions concrètes à intégrer au plan d’actions de réduction des émissions de l’association.

Bilan carbone du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France : résultats et perspectives

Le 6 septembre dernier à Boves, salariés, adhérents et partenaires du Conservatoire étaient conviés à la présentation du premier bilan carbone de l’association. Une trentaine de participants volontaires, dont 4 adhérents, ont répondu présents pour cette journée dédiée à la réflexion sur le bilan carbone du Conservatoire.

Fruit d’une méthode de calcul formulée par l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), le bilan carbone d’une organisation est la somme de toutes les émissions de gaz à effet de serre directes ou induites par son activité. Soucieux de pouvoir concevoir et mettre en place un plan de réduction de ses émissions, le Conservatoire a d’abord fait appel à Bpifrance, avec le Diagnostic Décarbon’Action en collaboration avec l’Association pour la transition Bas Carbone (ABC), afin d’établir un premier diagnostic basé sur ses activités au cours l’année 2022.

Méthode de calcul du bilan carbone

Schéma présentant le périmètre opérationnel du bilan carbone réalisé

L’étude porte sur la mise en œuvre de l’ensemble des activités directes et induites par chacun des sites de l’entreprise, sur une année complète d’activité.

Quels résultats pour le premier bilan carbone du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France ?

3 472 t CO2e sur l’année de référence 2022 selon la méthodologie Bilan Carbone (taux d’incertitude* : 26 %)

Schéma présentant la cartographie des flux

La marge d’erreur attribuée à chaque poste d’émission est un cumul de 2 incertitudes* :

  • L’incertitude liée aux facteurs d’émission : en effet ces facteurs sont estimés sur des cas particuliers et peuvent présenter un écart avec les valeurs réelles. C’est le cas par exemple des ratios monétaires (soient des facteurs de X kgCO2e / € dépensé).
  • L’incertitude liée aux données d’entrée collectées et au choix du facteur d’émission correspondant : certaines données sont estimées, avec des marges d’erreur plus ou moins importantes. De même, il n’existe pas toujours un facteur d’émission pour le produit ou le flux ciblé.

Par ailleurs, la méthodologie actuelle du bilan carbone ne tient pas compte des émissions évitées grâce à l’activité du Conservatoire d’espaces naturels qui préserve des milieux stockant du carbone. En effet, si le Conservatoire estime qu’environ 6 700 t CO2e est séquestré sur une année grâce aux boisements, prairies, et zones humides préservés à l’échelle régionale (et ce bien qu’il existe là aussi de fortes incertitudes liées au comportement des tourbières alcalines dégradées, à l’affaiblissement de la séquestration des forêts etc.), ce taux d’émissions évitées ne peut pas entrer en ligne de compte dans le bilan carbone qui additionne sans jamais soustraire.

Quelles perspectives pour réduire le bilan carbone du Conservatoire dans les années futures ?

Engagé dans une démarche écoresponsable inhérente à ses valeurs et à son cœur de métier, le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France se donne 3 ans pour actionner les premiers leviers possibles en faveur de sa réduction des émissions.

Profil actuel des émissions de GES

  • Prépondérance de la sous-traitance des travaux sur site, qu’ils soient intensifs en carbone (Travaux Publics et achat produits) ou plus serviciels (tâches manuelles) ;
  • Émissions importantes des cheptels en pâturage (mais avec co-bénéfices environnementaux y compris carbone !) ;
  • Une diversité de déplacements : salariés pour déplacements domiciles / travail et interventions sur sites, rendez-vous avec les partenaires…
  • Un parc conséquent de machines, engins, outils, bâtiments, informatique en amortissement.

Schéma vision complète

Les salariés, adhérents et partenaires réunis le 6 septembre au siège du Conservatoire se sont donc répartis en groupes de travail thématiques pour tenter d’apporter des solutions concrètes à intégrer au plan d’actions de réduction des émissions de l’association.

Schéma : Les différents types d’actions possibles

Synthèse du résultat des 5 groupes de travail

Appel d’offre & Sous-traitance :

  • Sensibiliser les prestataires à l’importance de réduire leur empreinte carbone.
  • Sensibiliser les salariés en interne.
  • Amélioration les critères environnementaux dans les appels d’offres (ex : joindre des outils type calculette pour connaître le nombre de km parcourus par les prestataires etc.)
  • Calculer le poids CO2e des prestations les plus importantes (ex : nombre d’heures de fonctionnement des machines).
  • Penser aussi à d’autres critères de type clauses sociales.
  • Réaliser des audits flash au cours d’interventions sur sites.

Déplacements :

  • Mutualiser les déplacements des salariés, bénévoles, partenaires (indicateur : nombre de km co-voiturés, fréquence de covoiturage) ;
  • Ne pas se déplacer (se poser davantage la question de l’opportunité) : télétravail, téléphone, visioconférences (indicateur : nombre de visios, taux de télétravail etc.)
  • Autonomiser les éleveurs pour plus d’interventions sur site ;
  • Taux plus important de prise en charge pour les salariés venant au travail en transports en commun, aide achats vélos ;
  • Se doter de véhicules légers électriques.

Carbone biogénique (troupeaux en pâturage) :

  • Réflexion sur recours au pâturage (équilibre milieux ouverts/fermés : débat à mener) ;
  • Adapter les modes de gestion ;
  • Favoriser la séquestration de carbone sur les sites gérés ;
  • Favoriser les éleveurs performants en termes de bilan carbone et les accompagner.

Achats durables (hors sous-traitance) :

  • Toujours s’interroger sur l’utilité des achats
  • Revoir la procédure achats : privilégier fournisseurs éco-responsables, indice de réparabilité, conditionnement, livraisons etc ;
  • Impliquer le Comité Social et Économique du Conservatoire ;
  • Pour les achats informatiques : critères d’utilité, réparabilité, mutualisation, fréquence de renouvellement du matériel ;
  • Autres pistes possibles : achats logiciels (libres ?), téléphonie, événementiels et réceptions, impression éco-couleurs et polices typographiques « écolo » ;

Méthodologie de comptage et de suivi des actions de décarbonation :

  • Améliorer la mesure de l’empreinte carbone (fiabilisation des données, se donner les moyens d’évaluer les performances réelles) ;
  • Mesurer le bénéfice net du télétravail dans le cadre des missions du CEN ;
  • Réduire les incertitudes partout où cela est possible ;
  • Autres idées : réduire les biais de calcul, trouver le meilleur indicateur relatif carbone, interroger les salariés, intégrer les bénévoles.

Tableau récapitulatif des pistes d’actions

Consulter le plan d’actions consolidé (p41-42) : https://www.cen-hautsdefrance.org/sites/default/files/5_-cen_hdf_-_diagdecarbonaction-livrable_final_avec_etp_ok.pdf

Un travail collaboratif entre salariés et adhérents

Le Conservatoire a recueilli les témoignages de plusieurs adhérents présents lors des échanges qui ont abouti à ce plan Décarbon’Action. Ils ont été interrogés sur leurs motivations à participer à cet atelier participatif, sur ce que leur ont apporté ces échanges, mais également sur leur vision concernant les priorités à avoir.

Didier Lavocat (adhérent) :

« A la retraite, j’ai un peu de temps. Comme beaucoup de monde, je suis inquiet pour la planète et curieux de savoir comment on va s’en sortir. J’adore participer aux ateliers et chantiers du Conservatoire, on y est en excellente compagnie et c’est toujours très enrichissant.

Je retiens de cette journée que la mesure des émissions de carbone n’est pas une science exacte. Les calculs sont approximatifs. J’ai aussi relevé que la préservation des espaces naturels est émettrice de carbone et que cela chagrinait beaucoup les protagonistes. Quand on s’aperçoit que c’est l’élevage le plus grand pourvoyeur de carbone et que l’on sait que c’est aussi le meilleur moyen de protéger les pelouses et les marais, cela décourage.

Néanmoins, je pense que cette journée a été très instructive. Elle permet de se situer sur un problème qui motive tout le monde. Le plus important, c’est d’informer et sans doute de former l’ensemble des acteurs, y compris les intervenants extérieurs, de la façon dont ils impactent sur le carbone et de faire appel à leur initiatives personnelles pour améliorer la situation. En ce qui concerne l’élevage, il faut être philosophe, depuis qu’il y a des herbivores sur la planète, il y a des rejets de carbone dans l’air ! »

Angélique Philippe (adhérente et membre bénévole du CA) :

« Je sortais tout juste du bilan carbone de l’entreprise qui m’emploie et ce travail me semble essentiel pour tout à chacun : simple citoyen, acteur public, entreprise, association… Il est important qu’on se saisisse de cette question de notre impact. En tant que nouveau membre du CA, j’ai aussi souhaité répondre à cette sollicitation pour participer au travail de l’équipe. 

Je retiens de cette journée le travail en collaboration et l’implication des participants. J’ai aussi été surprise d’apprendre que le pâturage est la source principale du carbone produit alors que pourtant cela participe activement à la gestion des sites. Mon attente concerne la comptabilisation à terme de l’impact positif des sites naturels sur le calcul du bilan carbone.

Selon moi, l’axe à prioriser pour améliorer le bilan carbone du Conservatoire serait la réduction des émissions liées aux prestataires et aux déplacements. »

Brigitte Montier (adhérente) :

« J’ai proposé de participer au bilan carbone du Conservatoire d’espaces naturels par curiosité : que l’on soit un particulier, une entreprise, une association, afin de comprendre quels sont les outils utilisés, les protocoles, les références… C’était pour moi l’occasion d’avoir des réponses à ces questions, mais aussi la possibilité de rencontrer les acteurs du CEN et d’en savoir un peu plus sur le fonctionnement de l’association. 

La présentation de BPI France était très claire, bien documentée. J’ai participé au groupe « Achats / Sous-traitance », et nous avons pu échanger sur différentes propositions : par exemple l’utilisation de cartouches d’imprimante qui permettent d’économiser de l’encre. Nous avons parlé de la MEC (Mise en Concurrence) et du PDE (Plan de déplacement en Entreprise). 

Ce qui me semble important dans cette démarche est l’information et la communication des salariés pour éviter les freins au changement. »

Le Conservatoire tient à remercier tous les participants pour leur engagement en faveur de son plan Décarbon’Action. Nul doute qu’il vous donnera à nouveau rendez-vous pour de futurs échanges.

Pour consulter le document de synthèse de cette journée : https://www.cen-hautsdefrance.org/sites/default/files/5_-cen_hdf_-_diagdecarbonaction-livrable_final_avec_etp_ok.pdf

Pour obtenir des informations sur l’écoresponsabilité au sein du Conservatoire : vous pouvez contacter Frédérique VANDENBROUCK, Chargée de gestion documentaire et de la qualité <cliquez pour obtenir l’email> ou 03 22 89 63 96

Pays de Bray (Oise) : un cigogneau bagué pour la première fois !

L’opération a été organisée par le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France, en partenariat avec le Conservatoire d’espaces naturels de Normandie et la commune de Saint-Pierre-ès-Champs. Depuis quelques temps les cigognes semblent élire domicile sur le secteur du Pays de Bray avec une dizaine de nids connus à ce jour.

Après un repérage de la zone, le conducteur de la nacelle a pu se positionner afin de guider au mieux l’opération. Une fois la bagueuse arrivée au sommet du nid, le cigogneau est délicatement attrapé et descendu afin d’être bagué.

Une bague métal qui correspond à sa carte d’identité et une bague couleur gravée (fond vert et lettres blanches pour la France) permettant de le suivre à distance ont été posées à ses pattes.

Afin de respecter le protocole normalisé mis en place, plusieurs mesures sont ainsi effectuées sur l’animal avant de le redéposer dans le nid : longueur du tarse, de l’aile et distance tête – bec.

Cette opération scientifique, sous contrôle du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) et du Centre de recherches sur la biologie des populations d’Oiseaux (CRBPO), permet de suivre à long terme l’évolution et le déplacement des individus.

Ces opérations sont menées dans le cadre d’un programme personnel sur la dynamique de la population, l’écologie et la conservation de la Cigogne Blanche, Ciconia ciconia, dans la région des Hauts-de-France et la Seine-Maritime mené par Christophe Hildebrand et autorisé par le MNHN de Paris.

Le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France remercie tous ses partenaires pour la réalisation de cette opération sur la Réserve naturelle nationale des larris et tourbières de Saint-Pierre-es-Champs : la commune de Saint-Pierre-es-Champs, le Muséum national d’Histoire naturelle, le Centre de recherches sur la biologie des populations d’oiseaux, le Conservatoire d’espaces naturels de Normandie et Picardie nature.

Montreuil-sur-Mer et le Conservatoire d’espaces naturel des Hauts-de-France : 25 ans de partenariat en faveur des chauves-souris

Remparts de Montreuil

Depuis 1997, le Conservatoire et la commune de Montreuil-sur-Mer se sont associés pour la protection et la préservation des populations de chauves-souris avec l’appui de la Coordination mammalogique du Nord de la France (CMNF). Vingt-cinq ans plus tard, ce partenariat n’a cessé de s’étoffer et surtout de porter ses fruits.

Un engagement de longue date en faveur des chauves-souris

14 espèces de chauves-souris fréquentent la commune à divers moments de l’année, ce qui en fait un site majeur pour des chiroptères en Hauts-de-France. Cette richesse est liée au caractère médiéval de la commune qui offre une multitude de cavités et gîtes propices aux différentes espèces de chauves-souris. C’est donc tout naturellement que le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France s’est intéressé à la commune de Montreuil-sur-Mer et a signé dès 1997 une convention de gestion des cavités souterraines.

Une série d’aménagements ainsi que des suivis hivernaux et estivaux ont dès lors été mis en place en partenariat avec la CMNF. Les aménagements et les gîtes protégés se sont développés au fil des années et permettent désormais la protection de plus 9 gîtes d’hivernage/transit et 2 gîtes de mise bas (Grand Rhinolophe/Murin à Oreilles échancrées et Grand Murin). Des opérations de restauration écologique ont également permis d’améliorer la matrice paysagère et la ressource alimentaire pour les chauves-souris du territoire (pâturage extensif bovin, ovin, caprin et fauche tardive). La richesse du site a d’ailleurs été reconnue à travers l’inscription des principaux gîtes de la commune au sein du réseau Natura 2000.

Retour sur 25 ans de suivis

Le territoire de Montreuil-sur-mer est donc connu depuis longtemps pour son intérêt dans la conservation des chauves-souris. Il a fait l’objet d’un suivi régulier depuis de nombreuses années par la CMNF et le Conservatoire d’espaces naturels Hauts-de-France. Et l’évolution est encourageante tant les effectifs évoluent positivement depuis un quart de siècle. En témoigne les suivis hivernaux depuis 1994.



Figure 1: Suivi hivernaux de 1994 à 2021 (nouveaux gîtes prospectés en 2010)

Zoom sur le Grand Rhinolophe

Le Grand Rhinolophe est une des espèces emblématiques sur la commune. En effet, jusqu’à récemment la colonie de mise bas de la Citadelle constituait la seule colonie connue de l’ex région Nord-Pas-de-Calais pour cette espèce. L’évolution des effectifs conforte les efforts entrepris. Les effectifs sont passés de 20 individus en 2000 à plus de 200 depuis 2019. On notera également, la présence d’une colonie de Murins à oreilles échancrées qui augmente de manière très importante et dont la présence fût mise en lumière en partie grâce à la caméra infrarouge installée en 2017 (cf. ci-après).

De même, les effectifs de Grand Rhinolophe en hivernage ont augmenté significativement depuis 3 ans (98 en 2022), quadruplant les effectifs observés lors de la décennie précédente. Il est possible qu’une partie des individus de Grand Rhinolophe fasse désormais leur cycle complet sur la commune (hivernage, transit, mise bas…). Cela reste bien entendu à confirmer dans le temps mais les effectifs du principal gîte d’hivernage situé à Dannes (dont les échanges avec la colonie de Montreuil avaient été identifiés en 2007) diminuent en parallèle.

On notera également la présence d’une colonie de Grand Murin dans un ancien bâtiment communal. Ce gîte de mise bas est protégé et aménagé depuis 2001. Celui-ci abrite une quarantaine d’individus chaque année.

Prospections 2022

Dans le cadre de l’activité du Conservatoire, d’autres actions de conservation en faveur de la faune et de la flore (zone humide, milieux acides, boisements…) ont été menés à proximité des gîtes. En 2022, il a donc été décidé de vérifier si certaines actions avaient été favorables pour les chiroptères. En premier lieu, la restauration d’un pâturage extensif bovin en zone de marais en contre-bas de la Ville de Montreuil (conversion d’une peupleraie de 2ha en 2017 située à 1km de la colonie de Grand Rhinolophe).

La pose d’enregistreurs s’est avérée concluante avec de nombreux contacts de Grand Rhinolophe en chasse sur le site. De même, dans un boisement ancien sur la commune de Sorrus dont le conservatoire est gestionnaire depuis 1996, plusieurs contacts de Barbastelle ont été enregistrés, laissant fortement suspecter la présent d’une gîte à proximité. Ces éléments viennent compléter encore un peu plus la connaissance de ce site Natura 2000 et conforter les actions de préservation et de restauration de milieux naturels menés par le Conservatoire.

Plan de Relance Chiroptères, Coordination Mammalogique du Nord de la France

Comme évoqué précédemment, la Coordination Mammalogique du Nord de la France a été un partenaire important dans la mise en place des différentes actions en faveur des chauves-souris sur la commune. C’est donc tout naturellement que certains gîtes d’hivernage nécessitant un rafraîchissement ont été repris dans le Plan de Relance de la CMNF, après validation des partenaires locaux du Conservatoire. Deux gîtes d’hivernage/transit ont ainsi pu être réaménagés.

Un troisième gîte de transit pour le Grand Rhinolophe (80 individus), préservé par le Conservatoire depuis 2017 sur la commune de Camiers, sera aménagé cet hiver également dans le cadre de ce plan de relance.

Figure 6: Restauration de deux entrées de gîtes par la CMNF
Figure 6: Restauration de deux entrées de gîtes par la CMNF

Figure 7: Gîte de transit du Grand Rhinolophe à aménager cet hiver à Camiers via le plan de relance

«A la renverse» : l’exposition qui retourne les préjugés

L’exposition « A la renverse » se visite d’avril à septembre au sein de la Citadelle de Montreuil

Enfin, bien que la commune abrite une diversité importante de chauve-souris celles-ci restent méconnues du grand public et victimes de nombreuses idées reçues. Ainsi, le Conservatoire d’espaces naturels a proposé à la commune, au service de la Citadelle et aux partenaires locaux de concevoir et mettre en place une exposition permanente consacrée aux chauves-souris au sein de la Citadelle.

Grâce au financement de la CA2BM et du Fonds LEADER l’ exposition «  A la renverse » a vu le jour début 2017. Un observatoire vidéo (avec retransmission en temps réel d’images filmées par une caméra infra-rouge à l’intérieur même du gîte de mise bas) permet aux visiteurs d’observer en direct les individus de la colonie de Grand Rhinolophe et de Murins à Oreilles échancrées. Un enregistreur permet de programmer l’archivage des vidéos et de pouvoir les analyser à posteriori. Cette exposition se veut également ludique en s’adressant aux petits comme aux grands. Chaque année des animations Grand public et scolaire sont menées sur le site, en particulier dans le cadre des nuits européennes de la chauves-souris.

Voici un aperçu scénarisé des vidéos issues de la colonie de Montreuil-sur-mer :


https://www.youtube.com/watch?v=pAdu3CmHFtM

Suivi de migration du Phragmite aquatique en région Hauts-de-France

Bilan 2022 du suivi de migration du Phragmite aquatique en région Hauts-de-France

Le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts de France a été désigné animateur de la déclinaison régionale du PNA en faveur du Phragmite aquatique par la DREAL des Hauts de France depuis 2010.

Dans le cadre de cette animation, différentes actions sont menées annuellement. C’est le cas notamment du suivi de la migration qui bat son plein comme chaque année au mois d’août. C’est en effet à cette période que la majorité de la population de Phragmite aquatique rejoint ses quartiers d’hivernage africains depuis ses sites de nidification en Europe de l’ouest.

L’année 2022 a été riche d’activités pour les Hauts de France. Un petit bilan s’impose…

3 stations de suivi par le baguage ont ouvert sur l’ensemble de la région :

  • La station de référence de la déclinaison régionale du PNA : le marais de Guînes (62)
  • Une station dans l’estuaire de la Somme (80)
  • La station des marais de Sacy (60)

Le suivi par le baguage permet d’évaluer l’utilisation des sites de migration par l’espèce : sont-ils fonctionnels pour l’espèce, c’est-à-dire permettent-ils au Phragmite aquatique de se reposer et de se nourrir afin de pouvoir rejoindre ses quartiers d’hivernage dans de bonnes conditions ? Ce suivi permet aussi, à plus large échelle, d’évaluer l’état des populations, les phénologies de migration et les trajets migratoires.

  • Sur le marais de Guînes (62), station gérée par Eden 62, le suivi s’est déroulé du 5 au 26 août.

Au total, 19 oiseaux capturés (pour un total de 28 actions de capture) dont 3 individus bagués à l’étranger : 2 jeunes bagués en Belgique et 1 adulte bagué sur son site de nidification en Lituanie.

Sur ces 19 individus, 3 ont pu être contrôlé 24 à 48 h après la première capture, avec, pour 2 oiseaux sur les 3, une prise de masse signifiant que ces oiseaux ont trouvé de quoi s’alimenter sur le site. Cela affirme le statut de halte migratoire du marais de Guînes.

Ce ne sont pas moins de 12 individus de Phragmite aquatique qui ont été bagués.

Ces dix jours de baguage nous permettent d’obtenir plus d’informations sur l’importance de la l’estuaire de la Somme dans le réseau des sites de migration des Hauts de France. En effet, cette station rejoint les deux stations régionales les plus fréquentées (à l’aune des connaissances actuelles) que sont le Marais de Guînes (62) et le marais audomarois (62). L’absence de données de contrôle inter journaliers pour cette année 2022 peut toutefois poser question : les oiseaux trouvent-ils de quoi s’alimenter sur le site ? ou est-ce uniquement un site de transit ?

Cependant, sur un faible nombre d’individus capturés comme c’est le cas globalement pour le Phragmite aquatique, les probabilités de contrôles sont faibles elles aussi. Ainsi, la réitération de ce suivi dans les années à venir permettrait de mieux évaluer l’utilisation du site par l’espèce.

Ci-dessous un comparatif du nombre de Phragmite aquatique bagués par jour pour 100 m de filet entre les stations de Guînes et de l’estuaire de la Somme, ainsi que l’indice ACROLA (nombre d’ACROLA capturés/ nombre d’Acrocephalus sp * 100)

Sur les marais de Sacy (60), après la capture de 2019, aucune nouvelle capture.

Recherche de nouveaux sites de présence

2 sites naturels gérés par Eden 62, considérés zones de présence potentielle, ont aussi bénéficié de recherche par le baguage : un site dans le marais audomarois et un site dans le marais de Beuvry (62). Sur la première station, un individu a été bagué et contrôlé 3 jours plus tard avec prise de masse. Les contextes relativement boisés autours de ces deux sites expliquent sans doute la faible fréquentation de ces derniers alors que les habitats présents collaient aux exigences de l’espèce.

Des captures incidentes ou des observations directes

  • A noter la capture de 2 individus adultes début août sur une station de suivi ornithologique de la vallée de la Marcq (62) ;
  • Plusieurs informations d’observations directes cette année :
    • 1 observation rapportée sur le Val Joly, dans l’Avesnois (59), ainsi que 2 observations au sein de l’estuaire de la Slack (62).
    • L’est de la région (Avesnois/ Aisne) et les estuaires des Hauts-de-France font partie des zones de présence potentielle non prospectées à l’heure actuelle.

Merci à Eden 62 et à ses bagueurs, plus mobilisés et impliqués que jamais cette année ; à Xavier Commecy et Frédéric Baroteaux de Picardie Nature ainsi qu’à Benjamin Blondel du SMBSGLP ; à Michel Datin et l’équipe de la SOMS ; aux bagueurs de Cap Ornis baguage et pour finir aux ornithologues vigilants qui ont alerté le Conservatoire sur les données d’observations directes.

Un nouveau partenariat en faveur de la biodiversité sur le territoire des 7 vallées (Pas-de-Calais)

Grand murin (Myotis myostis)

Le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France, la ville d’Hesdin et la Communauté de communes des 7 vallées renforcent leur partenariat en faveur de la biodiversité. Une convention de partenariat sera signée ce mercredi 24 août pour formaliser leurs actions communes sur ce beau territoire.

La Communauté de communes des 7 vallées se déploie sur un territoire à dominante rurale et aux paysages remarquables. La moitié de sa surface est ainsi recouvert par des ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt écologique, Faunistique et Floristique).
Des vallées de la Canche et de l’Authie jusqu’aux coteaux calcaires qui les surplombent, c’est une diversité de marais tourbeux, prairies humides et pelouses sèches qui accueillent une biodiversité exceptionnelle.
De l’Orchis négligé au Scirpe des bois, du Cresson amer au Trèfle d’eau ou du Triton crêté au Vertigo de Des Moulins, des centaines d’espèces patrimoniales s’y épanouissent.

Marais de la Grenouillère à Auchy-les-Hesdin (62)

Conscient de ces enjeux, le Conservatoire préserve, gère et valorise, avec le soutien de la Communauté de communes des 7 vallées, 13 sites naturels dont une Réserve naturelle régionale (Marais de la Grenouillère à Auchy-lès-Hesdin).
Mais il arrive parfois que la ville recèle aussi de petits trésors naturels. C’est le cas de l’Hôtel de ville d’Hesdin. Une colonie de Grands murins a, en effet, décidé d’y poser ses bagages chaque printemps pour son estivage. Ces grandes chauve-souris (plus grandes d’Europe) des milieux forestiers à bocagers viennent, en essaim de plusieurs dizaines d’individus, mettre bas et nourrir les jeunes chaque année dans la chaleur des combles de l’Hôtel de ville.

Avec le soutien financier de l’État (via le Plan de relance), le Conservatoire a installé une caméra à infra-rouge dans les combles dans le but d’observer et d’étudier cette colonie.
Afin d’inaugurer cette caméra dont les images seront retransmises pour le public dans les anciens locaux de l’Office de tourisme, mais aussi pour signer officiellement le partenariat entre les 7 vallées et le Conservatoire pour la protection du patrimoine naturel, Messieurs Matthieu Demoncheaux et Christophe Lépine vous invitent à un point presse le mercredi 24 août à 20h au théâtre d’Hesdin.
Cette nouvelle convention entre le Conservatoire d’espaces naturels et la communauté de communes favorisera la mise en place d’animations, l’entretien des différents sites naturels et la réalisation de diagnostics écologiques sur de nouveaux sites. La conférence de presse sera suivie d’une animation nocturne, dans les rues de la ville, à destination des habitants d’Hesdin sur le thème des chauves-souris.

Mares remarquables 2022 : 6 lauréats labellisés dans les Hauts-de-France

Le prix « coup de cœur » est attribué à l’association À petits pas de Ruisseauville (Pas-de-Calais) ce mercredi 15 juin.

Label Mares remarquables 2022 : prix « Coup de cœur » à Ruisseauville (62).

Au travers du label « Mares remarquables », le Groupe Mares des Hauts-de-France récompense chaque année des particuliers et des organisations qui s’engagent en faveur de ces écosystèmes fragiles. Cette année, seize candidats étaient en lice pour l’obtention du label. Six d’entre-eux obtiennent la distinction « Mares remarquables » : trois particuliers, une commune, une école d’ingénieurs et une association.

Félicitations à Isabelle Danet Beaussart (Neuf-Berquin, Nord), Laurent Hannier (Ambleteuse, Pas-de-Calais), Michel Méline (Buicourt, Oise), la commune de Gondreville (Oise), Junia ISA (Lille, Nord) et l’association À petits pas (Ruiseauville, Pas-de-Calais). L’association À petit pas remporte la mention spéciale « coup de coeur » attribué par le jury du Groupe Mares. La remise officielle de ce prix est prévue ce mercredi 15 juin à Ruisseauville dans le cadre de l’Assemblée générale de l’association.

Qu’est-ce que le Groupe Mares ?

Le Groupe Mares des Hauts-de-France est une plate-forme régionale réunissant tous les acteurs œuvrant au service de la protection, de la gestion et de la mise en valeur pédagogique des mares et plus largement des zones humides. Cela représente plus de 130 structures parmi lesquelles des collectivités, des établissements publics, des associations et des entreprises privées.

Le Groupe Mares donne des conseils simples et ludiques pour la création, puis l’entretien écologique des mares.

Le Groupe Mares est porté par le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France, association à but non lucratif reconnue d’intérêt général qui gère près de 500 sites naturels à l’échelle régionale.

© Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France

Sur quels critères est attribué le label Mares remarquables ?

Le Groupe Mares souhaite promouvoir les mares à grande valeur écologique, paysagère et historique. Ce label permet de les montrer en exemple, tout en mettant en lumière les bonnes pratiques de gestion.

Les mares labellisées témoignent ainsi d’une volonté de préserver ces habitats naturels menacés, avec les espèces faune et flore qui leur sont associées. Les mares labellisées sont également engagées dans une démarche de valorisation et de sensibilisation auprès du grand public.

Collectivité, exploitant agricole, privé, associatif, chacun peut agir en faveur des mares…

A l’occasion de la remise du prix « coup de cœur », le label « Mares remarquables » lance sa nouvelle campagne de prospection. Si vous souhaitez obtenir cette distinction en 2023 pour promouvoir votre démarche en faveur d’une mare écologique, c’est le moment de vous faire connaître.

Contactez le Groupes Mares pour obtenir les informations utiles afin de candidater à l’obtention de ce label : contact@groupemares.org

Assemblée générale du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France

Ce samedi 7 mai 2022 se tenait à Calais la seconde Assemblée générale du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France. Christophe LEPINE, Président du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France, également Président de la Fédération des Conservatoires d’espaces naturels, était heureux d’accueillir pour l’occasion partenaires, adhérents et salariés de l’association. Il a présenté son Rapport moral avant de laisser la parole aux élus venus témoigner de leurs soutiens aux actions du Conservatoire.

Ouverture de l’Assemblée générale par Christophe Lépine, Président du Conservatoire
L’Assemblée générale a réuni cette année près de 300 personnes.

De nombreux élus se sont succédé à la tribune au côté de Christophe Lépine pour réaffirmer leur soutien aux actions portées par le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France :

Isabelle Muys, Maire de Coulogne, Vice-Présidente de l’Agglomération Grand Calais Terres et Mers
Emmanuelle Leveugle, Conseillère départementale du Pas-de-Calais, Présidente d’Eden 62
Jean-Michel Taccoen, Conseiller régional délégué à l’eau et à la forêt
André Flajolet, Président du Comité de Bassin de l’Agence de l’Eau Artois-Picardie
Pierre-Henri Dumont, Député du Pas-de-Calais

Des membres de l’équipe permanente ont ensuite présenté une synthèse du Rapport d’activités 2021 articulée autour des 5 grand piliers du Conservatoire d’espaces naturels : « connaître », « protéger », « gérer », « valoriser » et « accompagner ».

Quelques données à retenir ?
Au 31/12/2021, 512 sites contractualisés par le Conservatoire pour 17 670 ha :

- en gestion directe : 426 sites pour 15 763 ha ;
- en assistance à la gestion : 86 sites pour 1 907 ha.
Carte des sites contractualisés par le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France en 2021, par type de milieu.

Voici l’évolution du réseau de sites pour 2021 :

Carte des acquisitions, extensions et renforcements 2021

Les adhérents ont ensuite été invités à voter le Rapport d’activités 2021 ainsi que le Rapport financier.

Vote du Rapport d’activités 2021 par les adhérents de l’association.

Vint ensuite le temps de la remise du Prix du bénévole, attribué cette année à Guy Flohart (Conservateur bénévole de la RNR des bassins du Pont d’Ardres).

Guy Flohart reçoit le Prix du bénévole pour son investissement au sein du Conservatoire

Enfin, les participants à l’AG ont assisté à une table ronde ayant pour thème : « Les partenariats agricoles du Conservatoire : de l’outil de gestion au bénéfice mutuel« . Plusieurs intervenants ont été conviés pour l’occasion : Benoît Vanbremeersch, agriculteur bio à Renescure, Gonzague Calais, agriculteur à Audinghen, Sophie Grassien, conseillère biodiversité à la Chambre d’agriculture, Jérôme Muselet, agriculteur à Vieil-Moutier, représentant de la Safer, Luc Barbier, Vice-Président du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France.

Table ronde sur les partenariats agricoles du Conservatoire d’espaces naturels

Cette année encore, les maitres-mots de la journée étaient la convivialité et le partage.

Une belle récompense pour Marchiennes !

Le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France réagit à l’annonce du classement en réserve naturelle de la tourbière de Marchiennes.

© B. Gallet (Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France)

Ce mercredi 02 février, suite à l’examen du dossier de classement porté par le Parc Naturel Régional Scarpe Escaut, la Tourbière de Marchiennes obtient par décret son classement officiel en Réserve naturelle nationale, la 11ème en Hauts-de-France, la 356ème en France et devient la « Réserve naturelle nationale de la Tourbière alcaline de Marchiennes ». « C’est une grande joie de voir ce site exceptionnel propriété du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France et du Département du Nord classé en Réserve naturelle nationale, se réjouit Christophe Lépine, président du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France. « C’est une étape de plus pour protéger ce joyau de nature et le gérer pour renforcer ses potentialités écologiques mais aussi sa place dans un territoire exceptionnel au service des habitants, en lien avec notre partenaire le Parc Naturel Régional Scarpe-Escaut qui a tant œuvré pour la création de cette réserve à nos côtés et celui des services de l’État que je remercie également.»

En février dernier, Bérangère Abba, Secrétaire d’état en charge de la Biodiversité, en visite officielle sur le site de la tourbière de Marchiennes, appelait de ses vœux ce classement en Réserve naturelle nationale, cette création répondant à l’objectif national* de doubler les surfaces des zones humides en protection forte. Depuis, le dossier a franchi chacune des étapes de consultation pour aboutir à son classement par décret ministériel un an plus tard.

© L.Caron (Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France)

Une tourbière alcaline d’importance nationale et européenne 

La Réserve naturelle nationale de la tourbière alcaline de Marchiennes tire son nom de l’originalité de son milieu naturel. En effet, pauvre en nutriment et en oxygène, alimenté pour partie par les eaux souterraines, il se caractérise par une saturation du sol en eau tout au long de l’année. C’est cet engorgement quasi permanent qui conditionne la formation d’un sol composé d’une accumulation de matière organique (feuilles, branches.. ) peu ou mal décomposée : la tourbe. Ces conditions indispensables à la bonne santé des tourbières sont malheureusement mises à mal par leur assèchement qui engendre et accélère leur l’embroussaillement. Initié par le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France et porté avec 9 structures associées, le LIFE Anthropofens, programme européen de préservation des tourbières alcalines en Hauts-de-France et de Wallonie, dont la Tourbière de Marchiennes, a pour vocation à réhabiliter ces milieux et à créer les conditions nécessaires à leur maintien. Le projet a rendu possible l’acquisition de ce joyau, déjà entretenu et préservé avec bienveillance par ses anciens propriétaires privés amoureux du marais, par le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France fin 2019 et permettra de nombreuses études et travaux au cours des prochaines années.

© L.Caron (Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France)

Un site aux multiples enjeux

Au cœur des vallées de la Scarpe et de l’Escaut, labellisées RAMSAR, la désormais Réserve naturelle nationale de la Tourbière alcaline de Marchiennes s’étend sur 34 hectares de marais alcalins tourbeux typiques où s’entremêlent vastes zones de roselières, prairies humides, boisements et réseau de fossés, témoins de l’histoire du territoire. Dès le Moyen-âge, les marais et tourbières du territoire ont été aménagés par les grandes abbayes monastiques, utilisant les fossés créés pour la production de poissons et les bandes de terres (appelées localement « lègres ») pour le maraîchage ou, pour les plus inondées, pour la culture et l’exploitation des roseaux pour les toitures de chaume.

Aujourd’hui, la tourbière est devenue un exemple original représentatif et bien conservé de tourbière alcaline de la Vallée de la Scarpe et surtout un écrin de nature au patrimoine naturel exceptionnel. Grenouille des champs, Dolomède, Butor étoilé, Blongios nain, Grande douve, Gesse des marais… le site naturel abrite de multiples espèces rares et menacées. Leur inventaire encore incomplet promet encore de belles surprises. Ce sera l’objet des suivis de la faune et de la flore réalisés dans les mois à venir par les naturalistes du Conservatoire d’espaces naturels épaulés de leurs homologues du Conservatoire Botanique national de Bailleul et du PNR Scarpe Escaut. L’amélioration des connaissances écologiques tout comme la préservation de la ressource en eau et la compréhension du fonctionnement hydrologique du site sont parmi les objectifs du futur plan de gestion, dont la rédaction va être engagée cette année.

© L.Caron (Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France)

Le classement en Réserve naturelle nationale, une étape

La procédure de classement à peine aboutie, les prochaines échéances se profilent déjà : la désignation du gestionnaire de la Réserve dans les mois qui viennent puis, au cours de cette année et jusqu’en 2023, la rédaction du plan de gestion qui centralisera l’état des connaissances actuels du site et la feuille de route des travaux et études et actions à venir pour les cinq prochaines années ainsi que la poursuite des travaux de restauration.

L’ouverture de ce site naturel d’exception est également programmée. Il répond aux attentes de la population locale mais aussi de visiteurs adeptes de tourisme vert pour se ressourcer et profiter des bienfaits de la nature dans un cadre privilégié. Un sentier de balade aménagé par le Département du Nord existe déjà sur la partie nord, il sera sans doute renforcé dans les prochaines années par une ouverture au public du secteur sud. Il s’agira alors de concilier l’accès aux visiteurs et la quiétude de la faune sur la réserve.

En attendant, des sorties nature guidées par un animateur seront organisées durant l’année. Retrouvez toutes les dates sur cen-hautsdefrance.org et partez à la découverte de la toute nouvelle Réserve naturelle nationale de la Tourbière alcaline de Marchiennes.

Pour en savoir plus :

www.cen-hautsdefrance.org

www.life-anthropofens.fr

* L’action 35 du Plan national biodiversité vise à conforter le réseau d’aires protégées et cible la création ou l’extension de 20 Réserves naturelles nationales d’ici 2022.

Espèces exotiques envahissantes : une stratégie pour agir à l’échelle des Hauts-de-France

Consultez le Centre de ressources « Espèces exotiques envahissantes des Hauts-de-France »

Qu’est-ce donc qu’une espèce exotique envahissante ?
Communément siglée EEE, une espèce exotique envahissante est une espèce introduite par l’homme hors de son aire de répartition naturelle et dont l’établissement, la reproduction et la propagation menacent les écosystèmes et la biodiversité indigène et causent des impacts écologiques, sanitaires et économiques négatifs. Une EEE peut appartenir à tous les taxons du vivant. Elle peut à ce titre être animale, végétale, fongique ou virucide.

Une stratégie régionale relative aux EEE
Depuis le début d’année 2021, une nouvelle stratégie est en cours d’élaboration dans les Hauts-de-France. Animée par le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France et pilotée par la DREAL Hauts-de-France, cette stratégie fait suite à la publication, en 2017, de son homologue national, la stratégie nationale relative aux espèces exotiques envahissantes.

Les espèces exotiques envahissantes, causes de la perte de biodiversité
Face aux dégâts générés par les EEE, considérée comme la 5ème cause de l’effondrement de la biodiversité, la définition d’un cadre commun national coulait de source. Si la déclinaison régionale de cette stratégie s’appuie sur la même structure et de grandes orientations identiques, elle a été conçue afin de répondre aux objectifs et enjeux régionaux. Élaboré conjointement par le Groupe d’expertise scientifique et technique et par les acteurs régionaux, le document a été construit afin de satisfaire aux besoins essentiels à la thématique. À ce jour composée de 11 objectifs et 62 actions, la stratégie s’intéresse à la prévention de l’introduction et de la propagation des EEE, à la gestion, communication et connaissance relatives à ces espèces ainsi qu’à la gouvernance régionale. Elle prend en compte et s’applique aux espèces animales et végétales, terrestres et aquatiques. Bien que leurs impacts ne soient pas des moindres, les espèces marines ne sont pas pour l’instant prises en compte. Leur intégration future fait cependant l’objet d’une action de la stratégie.

La stratégie, terreau de nouvelles dynamiques
L’élaboration de la stratégie régionale a été le terreau de la dynamisation de la thématique. Des collaborations et de nouveaux outils ont ainsi vu le jour en 2021. L’Université de Picardie Jules Verne (UPJV) et le Cerema Hauts-de-France en sont deux exemples probants. Une journée technique fut ainsi organisée en juin dernier avec l’UPJV, le Conseil départemental de la Somme et la DREAL Hauts-de-France afin de créer du lien entre les acteurs de la gestion et de la recherche. La collaboration avec le Cerema Hauts-de- France mènera quant à elle à la création d’un nouvel outil cartographique en 2022.

Retour sur le lancement officiel des «Chantiers d’automne» à Lallaing le samedi 2 octobre 2021

Sous une météo bien automnale, 80 bénévoles très motivés ont participé à un chantier géant « Motivés par nature » soutenu par la ville de Lallaing et Douaisis Agglo.

Quatre ateliers étaient proposés par le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France, sur le Terril de Germignies Sud : ouverture de milieux, coupe de rejets et exportation de résidus en prévision de pâturage, nettoyage de site en supprimant des paillages plastiques issus d’une plantation d’arbres.

Christophe Lépine, Président de la Fédération des Conservatoires d’espaces naturels et du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France a accueilli une quinzaine d’élus locaux pour une découverte des actions sur le Terril :

  • Jean-Paul FONTAINE, Conseiller régional des Hauts-de-France, Maire de la commune de Lallaing, Vice-Président de DOUAISIS AGGLO ;
  • Jean-Luc HALLE, Vice-Président de DOUAISIS AGGLO ;
  • Monsieur MERLY, Maire de Marchiennes ;
  • Monsieur SPAS, Vice-Président de la Communauté Urbaine d’Arras et Président de la Commission Locale de l’Eau Scarpe Amont ;
  • Madame MARSIL, Conseillère municipale de Lallaing ;
  • Madame GELZA, Commune de Saint Le Noble.

Le programme s’est poursuivi en fin de matinée, par le lancement national de la 20e édition des «Chantiers d’automne» et la signature de la convention opérationnelle 2022 entre le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France et Douaisis Agglo pour la protection du patrimoine naturel du Douaisis. Après un repas convivial, les chantiers se sont poursuivis dans l’après-midi. Rendez-vous dans quelques mois pour découvrir le nouveau visage du Terril.

Le blog du Conservatoire d'espaces naturels des Hauts-de-France