Pour la première fois en Pays de Bray, un cigogneau a été bagué le 20 juin 2023, âgé d’environ 5 semaines il pèse 2,750 kg

L’opération a été organisée par le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France, en partenariat avec le Conservatoire d’espaces naturels de Normandie et la commune de Saint-Pierre-ès-Champs. Depuis quelques temps les cigognes semblent élire domicile sur le secteur du Pays de Bray avec une dizaine de nids connus à ce jour.

Après un repérage de la zone, le conducteur de la nacelle a pu se positionner afin de guider au mieux l’opération. Une fois la bagueuse arrivée au sommet du nid, le cigogneau est délicatement attrapé et descendu afin d’être bagué.

Une bague métal qui correspond à sa carte d’identité et une bague couleur gravée (fond vert et lettres blanches pour la France) permettant de le suivre à distance ont été posées à ses pattes.

Afin de respecter le protocole normalisé mis en place, plusieurs mesures sont ainsi effectuées sur l’animal avant de le redéposer dans le nid : longueur du tarse, de l’aile et distance tête – bec.

Cette opération scientifique, sous contrôle du Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) et du Centre de recherches sur la biologie des populations d’Oiseaux (CRBPO), permet de suivre à long terme l’évolution et le déplacement des individus.

Ces opérations sont menées dans le cadre d’un programme personnel sur la dynamique de la population, l’écologie et la conservation de la Cigogne Blanche, Ciconia ciconia, dans la région des Hauts-de-France et la Seine-Maritime mené par Christophe Hildebrand et autorisé par le MNHN de Paris.

Le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France remercie tous ses partenaires pour la réalisation de cette opération sur la Réserve naturelle nationale des larris et tourbières de Saint-Pierre-es-Champs : la commune de Saint-Pierre-es-Champs, le Muséum national d’Histoire naturelle, le Centre de recherches sur la biologie des populations d’oiseaux, le Conservatoire d’espaces naturels de Normandie et Picardie nature.

Suivi de migration du Phragmite aquatique en région Hauts-de-France

Bilan 2022 du suivi de migration du Phragmite aquatique en région Hauts-de-France

Le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts de France a été désigné animateur de la déclinaison régionale du PNA en faveur du Phragmite aquatique par la DREAL des Hauts de France depuis 2010.

Dans le cadre de cette animation, différentes actions sont menées annuellement. C’est le cas notamment du suivi de la migration qui bat son plein comme chaque année au mois d’août. C’est en effet à cette période que la majorité de la population de Phragmite aquatique rejoint ses quartiers d’hivernage africains depuis ses sites de nidification en Europe de l’ouest.

L’année 2022 a été riche d’activités pour les Hauts de France. Un petit bilan s’impose…

3 stations de suivi par le baguage ont ouvert sur l’ensemble de la région :

  • La station de référence de la déclinaison régionale du PNA : le marais de Guînes (62)
  • Une station dans l’estuaire de la Somme (80)
  • La station des marais de Sacy (60)

Le suivi par le baguage permet d’évaluer l’utilisation des sites de migration par l’espèce : sont-ils fonctionnels pour l’espèce, c’est-à-dire permettent-ils au Phragmite aquatique de se reposer et de se nourrir afin de pouvoir rejoindre ses quartiers d’hivernage dans de bonnes conditions ? Ce suivi permet aussi, à plus large échelle, d’évaluer l’état des populations, les phénologies de migration et les trajets migratoires.

  • Sur le marais de Guînes (62), station gérée par Eden 62, le suivi s’est déroulé du 5 au 26 août.

Au total, 19 oiseaux capturés (pour un total de 28 actions de capture) dont 3 individus bagués à l’étranger : 2 jeunes bagués en Belgique et 1 adulte bagué sur son site de nidification en Lituanie.

Sur ces 19 individus, 3 ont pu être contrôlé 24 à 48 h après la première capture, avec, pour 2 oiseaux sur les 3, une prise de masse signifiant que ces oiseaux ont trouvé de quoi s’alimenter sur le site. Cela affirme le statut de halte migratoire du marais de Guînes.

Ce ne sont pas moins de 12 individus de Phragmite aquatique qui ont été bagués.

Ces dix jours de baguage nous permettent d’obtenir plus d’informations sur l’importance de la l’estuaire de la Somme dans le réseau des sites de migration des Hauts de France. En effet, cette station rejoint les deux stations régionales les plus fréquentées (à l’aune des connaissances actuelles) que sont le Marais de Guînes (62) et le marais audomarois (62). L’absence de données de contrôle inter journaliers pour cette année 2022 peut toutefois poser question : les oiseaux trouvent-ils de quoi s’alimenter sur le site ? ou est-ce uniquement un site de transit ?

Cependant, sur un faible nombre d’individus capturés comme c’est le cas globalement pour le Phragmite aquatique, les probabilités de contrôles sont faibles elles aussi. Ainsi, la réitération de ce suivi dans les années à venir permettrait de mieux évaluer l’utilisation du site par l’espèce.

Ci-dessous un comparatif du nombre de Phragmite aquatique bagués par jour pour 100 m de filet entre les stations de Guînes et de l’estuaire de la Somme, ainsi que l’indice ACROLA (nombre d’ACROLA capturés/ nombre d’Acrocephalus sp * 100)

Sur les marais de Sacy (60), après la capture de 2019, aucune nouvelle capture.

Recherche de nouveaux sites de présence

2 sites naturels gérés par Eden 62, considérés zones de présence potentielle, ont aussi bénéficié de recherche par le baguage : un site dans le marais audomarois et un site dans le marais de Beuvry (62). Sur la première station, un individu a été bagué et contrôlé 3 jours plus tard avec prise de masse. Les contextes relativement boisés autours de ces deux sites expliquent sans doute la faible fréquentation de ces derniers alors que les habitats présents collaient aux exigences de l’espèce.

Des captures incidentes ou des observations directes

  • A noter la capture de 2 individus adultes début août sur une station de suivi ornithologique de la vallée de la Marcq (62) ;
  • Plusieurs informations d’observations directes cette année :
    • 1 observation rapportée sur le Val Joly, dans l’Avesnois (59), ainsi que 2 observations au sein de l’estuaire de la Slack (62).
    • L’est de la région (Avesnois/ Aisne) et les estuaires des Hauts-de-France font partie des zones de présence potentielle non prospectées à l’heure actuelle.

Merci à Eden 62 et à ses bagueurs, plus mobilisés et impliqués que jamais cette année ; à Xavier Commecy et Frédéric Baroteaux de Picardie Nature ainsi qu’à Benjamin Blondel du SMBSGLP ; à Michel Datin et l’équipe de la SOMS ; aux bagueurs de Cap Ornis baguage et pour finir aux ornithologues vigilants qui ont alerté le Conservatoire sur les données d’observations directes.

Un nouveau partenariat en faveur de la biodiversité sur le territoire des 7 vallées (Pas-de-Calais)

Grand murin (Myotis myostis)

Le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France, la ville d’Hesdin et la Communauté de communes des 7 vallées renforcent leur partenariat en faveur de la biodiversité. Une convention de partenariat sera signée ce mercredi 24 août pour formaliser leurs actions communes sur ce beau territoire.

La Communauté de communes des 7 vallées se déploie sur un territoire à dominante rurale et aux paysages remarquables. La moitié de sa surface est ainsi recouvert par des ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt écologique, Faunistique et Floristique).
Des vallées de la Canche et de l’Authie jusqu’aux coteaux calcaires qui les surplombent, c’est une diversité de marais tourbeux, prairies humides et pelouses sèches qui accueillent une biodiversité exceptionnelle.
De l’Orchis négligé au Scirpe des bois, du Cresson amer au Trèfle d’eau ou du Triton crêté au Vertigo de Des Moulins, des centaines d’espèces patrimoniales s’y épanouissent.

Marais de la Grenouillère à Auchy-les-Hesdin (62)

Conscient de ces enjeux, le Conservatoire préserve, gère et valorise, avec le soutien de la Communauté de communes des 7 vallées, 13 sites naturels dont une Réserve naturelle régionale (Marais de la Grenouillère à Auchy-lès-Hesdin).
Mais il arrive parfois que la ville recèle aussi de petits trésors naturels. C’est le cas de l’Hôtel de ville d’Hesdin. Une colonie de Grands murins a, en effet, décidé d’y poser ses bagages chaque printemps pour son estivage. Ces grandes chauve-souris (plus grandes d’Europe) des milieux forestiers à bocagers viennent, en essaim de plusieurs dizaines d’individus, mettre bas et nourrir les jeunes chaque année dans la chaleur des combles de l’Hôtel de ville.

Avec le soutien financier de l’État (via le Plan de relance), le Conservatoire a installé une caméra à infra-rouge dans les combles dans le but d’observer et d’étudier cette colonie.
Afin d’inaugurer cette caméra dont les images seront retransmises pour le public dans les anciens locaux de l’Office de tourisme, mais aussi pour signer officiellement le partenariat entre les 7 vallées et le Conservatoire pour la protection du patrimoine naturel, Messieurs Matthieu Demoncheaux et Christophe Lépine vous invitent à un point presse le mercredi 24 août à 20h au théâtre d’Hesdin.
Cette nouvelle convention entre le Conservatoire d’espaces naturels et la communauté de communes favorisera la mise en place d’animations, l’entretien des différents sites naturels et la réalisation de diagnostics écologiques sur de nouveaux sites. La conférence de presse sera suivie d’une animation nocturne, dans les rues de la ville, à destination des habitants d’Hesdin sur le thème des chauves-souris.

Mares remarquables 2022 : 6 lauréats labellisés dans les Hauts-de-France

Le prix « coup de cœur » est attribué à l’association À petits pas de Ruisseauville (Pas-de-Calais) ce mercredi 15 juin.

Label Mares remarquables 2022 : prix « Coup de cœur » à Ruisseauville (62).

Au travers du label « Mares remarquables », le Groupe Mares des Hauts-de-France récompense chaque année des particuliers et des organisations qui s’engagent en faveur de ces écosystèmes fragiles. Cette année, seize candidats étaient en lice pour l’obtention du label. Six d’entre-eux obtiennent la distinction « Mares remarquables » : trois particuliers, une commune, une école d’ingénieurs et une association.

Félicitations à Isabelle Danet Beaussart (Neuf-Berquin, Nord), Laurent Hannier (Ambleteuse, Pas-de-Calais), Michel Méline (Buicourt, Oise), la commune de Gondreville (Oise), Junia ISA (Lille, Nord) et l’association À petits pas (Ruiseauville, Pas-de-Calais). L’association À petit pas remporte la mention spéciale « coup de coeur » attribué par le jury du Groupe Mares. La remise officielle de ce prix est prévue ce mercredi 15 juin à Ruisseauville dans le cadre de l’Assemblée générale de l’association.

Qu’est-ce que le Groupe Mares ?

Le Groupe Mares des Hauts-de-France est une plate-forme régionale réunissant tous les acteurs œuvrant au service de la protection, de la gestion et de la mise en valeur pédagogique des mares et plus largement des zones humides. Cela représente plus de 130 structures parmi lesquelles des collectivités, des établissements publics, des associations et des entreprises privées.

Le Groupe Mares donne des conseils simples et ludiques pour la création, puis l’entretien écologique des mares.

Le Groupe Mares est porté par le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France, association à but non lucratif reconnue d’intérêt général qui gère près de 500 sites naturels à l’échelle régionale.

© Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France

Sur quels critères est attribué le label Mares remarquables ?

Le Groupe Mares souhaite promouvoir les mares à grande valeur écologique, paysagère et historique. Ce label permet de les montrer en exemple, tout en mettant en lumière les bonnes pratiques de gestion.

Les mares labellisées témoignent ainsi d’une volonté de préserver ces habitats naturels menacés, avec les espèces faune et flore qui leur sont associées. Les mares labellisées sont également engagées dans une démarche de valorisation et de sensibilisation auprès du grand public.

Collectivité, exploitant agricole, privé, associatif, chacun peut agir en faveur des mares…

A l’occasion de la remise du prix « coup de cœur », le label « Mares remarquables » lance sa nouvelle campagne de prospection. Si vous souhaitez obtenir cette distinction en 2023 pour promouvoir votre démarche en faveur d’une mare écologique, c’est le moment de vous faire connaître.

Contactez le Groupes Mares pour obtenir les informations utiles afin de candidater à l’obtention de ce label : contact@groupemares.org

Assemblée générale du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France

Ce samedi 7 mai 2022 se tenait à Calais la seconde Assemblée générale du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France. Christophe LEPINE, Président du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France, également Président de la Fédération des Conservatoires d’espaces naturels, était heureux d’accueillir pour l’occasion partenaires, adhérents et salariés de l’association. Il a présenté son Rapport moral avant de laisser la parole aux élus venus témoigner de leurs soutiens aux actions du Conservatoire.

Ouverture de l’Assemblée générale par Christophe Lépine, Président du Conservatoire
L’Assemblée générale a réuni cette année près de 300 personnes.

De nombreux élus se sont succédé à la tribune au côté de Christophe Lépine pour réaffirmer leur soutien aux actions portées par le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France :

Isabelle Muys, Maire de Coulogne, Vice-Présidente de l’Agglomération Grand Calais Terres et Mers
Emmanuelle Leveugle, Conseillère départementale du Pas-de-Calais, Présidente d’Eden 62
Jean-Michel Taccoen, Conseiller régional délégué à l’eau et à la forêt
André Flajolet, Président du Comité de Bassin de l’Agence de l’Eau Artois-Picardie
Pierre-Henri Dumont, Député du Pas-de-Calais

Des membres de l’équipe permanente ont ensuite présenté une synthèse du Rapport d’activités 2021 articulée autour des 5 grand piliers du Conservatoire d’espaces naturels : « connaître », « protéger », « gérer », « valoriser » et « accompagner ».

Quelques données à retenir ?
Au 31/12/2021, 512 sites contractualisés par le Conservatoire pour 17 670 ha :

- en gestion directe : 426 sites pour 15 763 ha ;
- en assistance à la gestion : 86 sites pour 1 907 ha.
Carte des sites contractualisés par le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France en 2021, par type de milieu.

Voici l’évolution du réseau de sites pour 2021 :

Carte des acquisitions, extensions et renforcements 2021

Les adhérents ont ensuite été invités à voter le Rapport d’activités 2021 ainsi que le Rapport financier.

Vote du Rapport d’activités 2021 par les adhérents de l’association.

Vint ensuite le temps de la remise du Prix du bénévole, attribué cette année à Guy Flohart (Conservateur bénévole de la RNR des bassins du Pont d’Ardres).

Guy Flohart reçoit le Prix du bénévole pour son investissement au sein du Conservatoire

Enfin, les participants à l’AG ont assisté à une table ronde ayant pour thème : « Les partenariats agricoles du Conservatoire : de l’outil de gestion au bénéfice mutuel« . Plusieurs intervenants ont été conviés pour l’occasion : Benoît Vanbremeersch, agriculteur bio à Renescure, Gonzague Calais, agriculteur à Audinghen, Sophie Grassien, conseillère biodiversité à la Chambre d’agriculture, Jérôme Muselet, agriculteur à Vieil-Moutier, représentant de la Safer, Luc Barbier, Vice-Président du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France.

Table ronde sur les partenariats agricoles du Conservatoire d’espaces naturels

Cette année encore, les maitres-mots de la journée étaient la convivialité et le partage.

Une belle récompense pour Marchiennes !

Le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France réagit à l’annonce du classement en réserve naturelle de la tourbière de Marchiennes.

© B. Gallet (Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France)

Ce mercredi 02 février, suite à l’examen du dossier de classement porté par le Parc Naturel Régional Scarpe Escaut, la Tourbière de Marchiennes obtient par décret son classement officiel en Réserve naturelle nationale, la 11ème en Hauts-de-France, la 356ème en France et devient la « Réserve naturelle nationale de la Tourbière alcaline de Marchiennes ». « C’est une grande joie de voir ce site exceptionnel propriété du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France et du Département du Nord classé en Réserve naturelle nationale, se réjouit Christophe Lépine, président du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France. « C’est une étape de plus pour protéger ce joyau de nature et le gérer pour renforcer ses potentialités écologiques mais aussi sa place dans un territoire exceptionnel au service des habitants, en lien avec notre partenaire le Parc Naturel Régional Scarpe-Escaut qui a tant œuvré pour la création de cette réserve à nos côtés et celui des services de l’État que je remercie également.»

En février dernier, Bérangère Abba, Secrétaire d’état en charge de la Biodiversité, en visite officielle sur le site de la tourbière de Marchiennes, appelait de ses vœux ce classement en Réserve naturelle nationale, cette création répondant à l’objectif national* de doubler les surfaces des zones humides en protection forte. Depuis, le dossier a franchi chacune des étapes de consultation pour aboutir à son classement par décret ministériel un an plus tard.

© L.Caron (Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France)

Une tourbière alcaline d’importance nationale et européenne 

La Réserve naturelle nationale de la tourbière alcaline de Marchiennes tire son nom de l’originalité de son milieu naturel. En effet, pauvre en nutriment et en oxygène, alimenté pour partie par les eaux souterraines, il se caractérise par une saturation du sol en eau tout au long de l’année. C’est cet engorgement quasi permanent qui conditionne la formation d’un sol composé d’une accumulation de matière organique (feuilles, branches.. ) peu ou mal décomposée : la tourbe. Ces conditions indispensables à la bonne santé des tourbières sont malheureusement mises à mal par leur assèchement qui engendre et accélère leur l’embroussaillement. Initié par le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France et porté avec 9 structures associées, le LIFE Anthropofens, programme européen de préservation des tourbières alcalines en Hauts-de-France et de Wallonie, dont la Tourbière de Marchiennes, a pour vocation à réhabiliter ces milieux et à créer les conditions nécessaires à leur maintien. Le projet a rendu possible l’acquisition de ce joyau, déjà entretenu et préservé avec bienveillance par ses anciens propriétaires privés amoureux du marais, par le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France fin 2019 et permettra de nombreuses études et travaux au cours des prochaines années.

© L.Caron (Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France)

Un site aux multiples enjeux

Au cœur des vallées de la Scarpe et de l’Escaut, labellisées RAMSAR, la désormais Réserve naturelle nationale de la Tourbière alcaline de Marchiennes s’étend sur 34 hectares de marais alcalins tourbeux typiques où s’entremêlent vastes zones de roselières, prairies humides, boisements et réseau de fossés, témoins de l’histoire du territoire. Dès le Moyen-âge, les marais et tourbières du territoire ont été aménagés par les grandes abbayes monastiques, utilisant les fossés créés pour la production de poissons et les bandes de terres (appelées localement « lègres ») pour le maraîchage ou, pour les plus inondées, pour la culture et l’exploitation des roseaux pour les toitures de chaume.

Aujourd’hui, la tourbière est devenue un exemple original représentatif et bien conservé de tourbière alcaline de la Vallée de la Scarpe et surtout un écrin de nature au patrimoine naturel exceptionnel. Grenouille des champs, Dolomède, Butor étoilé, Blongios nain, Grande douve, Gesse des marais… le site naturel abrite de multiples espèces rares et menacées. Leur inventaire encore incomplet promet encore de belles surprises. Ce sera l’objet des suivis de la faune et de la flore réalisés dans les mois à venir par les naturalistes du Conservatoire d’espaces naturels épaulés de leurs homologues du Conservatoire Botanique national de Bailleul et du PNR Scarpe Escaut. L’amélioration des connaissances écologiques tout comme la préservation de la ressource en eau et la compréhension du fonctionnement hydrologique du site sont parmi les objectifs du futur plan de gestion, dont la rédaction va être engagée cette année.

© L.Caron (Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France)

Le classement en Réserve naturelle nationale, une étape

La procédure de classement à peine aboutie, les prochaines échéances se profilent déjà : la désignation du gestionnaire de la Réserve dans les mois qui viennent puis, au cours de cette année et jusqu’en 2023, la rédaction du plan de gestion qui centralisera l’état des connaissances actuels du site et la feuille de route des travaux et études et actions à venir pour les cinq prochaines années ainsi que la poursuite des travaux de restauration.

L’ouverture de ce site naturel d’exception est également programmée. Il répond aux attentes de la population locale mais aussi de visiteurs adeptes de tourisme vert pour se ressourcer et profiter des bienfaits de la nature dans un cadre privilégié. Un sentier de balade aménagé par le Département du Nord existe déjà sur la partie nord, il sera sans doute renforcé dans les prochaines années par une ouverture au public du secteur sud. Il s’agira alors de concilier l’accès aux visiteurs et la quiétude de la faune sur la réserve.

En attendant, des sorties nature guidées par un animateur seront organisées durant l’année. Retrouvez toutes les dates sur cen-hautsdefrance.org et partez à la découverte de la toute nouvelle Réserve naturelle nationale de la Tourbière alcaline de Marchiennes.

Pour en savoir plus :

www.cen-hautsdefrance.org

www.life-anthropofens.fr

* L’action 35 du Plan national biodiversité vise à conforter le réseau d’aires protégées et cible la création ou l’extension de 20 Réserves naturelles nationales d’ici 2022.

Espèces exotiques envahissantes : une stratégie pour agir à l’échelle des Hauts-de-France

Consultez le Centre de ressources « Espèces exotiques envahissantes des Hauts-de-France »

Qu’est-ce donc qu’une espèce exotique envahissante ?
Communément siglée EEE, une espèce exotique envahissante est une espèce introduite par l’homme hors de son aire de répartition naturelle et dont l’établissement, la reproduction et la propagation menacent les écosystèmes et la biodiversité indigène et causent des impacts écologiques, sanitaires et économiques négatifs. Une EEE peut appartenir à tous les taxons du vivant. Elle peut à ce titre être animale, végétale, fongique ou virucide.

Une stratégie régionale relative aux EEE
Depuis le début d’année 2021, une nouvelle stratégie est en cours d’élaboration dans les Hauts-de-France. Animée par le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France et pilotée par la DREAL Hauts-de-France, cette stratégie fait suite à la publication, en 2017, de son homologue national, la stratégie nationale relative aux espèces exotiques envahissantes.

Les espèces exotiques envahissantes, causes de la perte de biodiversité
Face aux dégâts générés par les EEE, considérée comme la 5ème cause de l’effondrement de la biodiversité, la définition d’un cadre commun national coulait de source. Si la déclinaison régionale de cette stratégie s’appuie sur la même structure et de grandes orientations identiques, elle a été conçue afin de répondre aux objectifs et enjeux régionaux. Élaboré conjointement par le Groupe d’expertise scientifique et technique et par les acteurs régionaux, le document a été construit afin de satisfaire aux besoins essentiels à la thématique. À ce jour composée de 11 objectifs et 62 actions, la stratégie s’intéresse à la prévention de l’introduction et de la propagation des EEE, à la gestion, communication et connaissance relatives à ces espèces ainsi qu’à la gouvernance régionale. Elle prend en compte et s’applique aux espèces animales et végétales, terrestres et aquatiques. Bien que leurs impacts ne soient pas des moindres, les espèces marines ne sont pas pour l’instant prises en compte. Leur intégration future fait cependant l’objet d’une action de la stratégie.

La stratégie, terreau de nouvelles dynamiques
L’élaboration de la stratégie régionale a été le terreau de la dynamisation de la thématique. Des collaborations et de nouveaux outils ont ainsi vu le jour en 2021. L’Université de Picardie Jules Verne (UPJV) et le Cerema Hauts-de-France en sont deux exemples probants. Une journée technique fut ainsi organisée en juin dernier avec l’UPJV, le Conseil départemental de la Somme et la DREAL Hauts-de-France afin de créer du lien entre les acteurs de la gestion et de la recherche. La collaboration avec le Cerema Hauts-de- France mènera quant à elle à la création d’un nouvel outil cartographique en 2022.

Retour sur le lancement officiel des «Chantiers d’automne» à Lallaing le samedi 2 octobre 2021

Sous une météo bien automnale, 80 bénévoles très motivés ont participé à un chantier géant « Motivés par nature » soutenu par la ville de Lallaing et Douaisis Agglo.

Quatre ateliers étaient proposés par le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France, sur le Terril de Germignies Sud : ouverture de milieux, coupe de rejets et exportation de résidus en prévision de pâturage, nettoyage de site en supprimant des paillages plastiques issus d’une plantation d’arbres.

Christophe Lépine, Président de la Fédération des Conservatoires d’espaces naturels et du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France a accueilli une quinzaine d’élus locaux pour une découverte des actions sur le Terril :

  • Jean-Paul FONTAINE, Conseiller régional des Hauts-de-France, Maire de la commune de Lallaing, Vice-Président de DOUAISIS AGGLO ;
  • Jean-Luc HALLE, Vice-Président de DOUAISIS AGGLO ;
  • Monsieur MERLY, Maire de Marchiennes ;
  • Monsieur SPAS, Vice-Président de la Communauté Urbaine d’Arras et Président de la Commission Locale de l’Eau Scarpe Amont ;
  • Madame MARSIL, Conseillère municipale de Lallaing ;
  • Madame GELZA, Commune de Saint Le Noble.

Le programme s’est poursuivi en fin de matinée, par le lancement national de la 20e édition des «Chantiers d’automne» et la signature de la convention opérationnelle 2022 entre le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France et Douaisis Agglo pour la protection du patrimoine naturel du Douaisis. Après un repas convivial, les chantiers se sont poursuivis dans l’après-midi. Rendez-vous dans quelques mois pour découvrir le nouveau visage du Terril.

Le personnel de l’agence de l’eau Artois Picardie chausse les bottes avec le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France

Le personnel de l’Agence de L’eau Artois Picardie a chaussé les bottes pour entretenir la Réserve naturelle régionale de l’Escaut rivière à Proville, lors d’un chantier organisé par le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France.

RNR de l’Escaut rivière à Proville

L’équipe de l’Agence de l’Eau Artois Picardie, composée d’une trentaine d’agents, plutôt administratifs à la base, s’est déplacée à Proville le vendredi 1er octobre 2021 afin de mettre la main à la pâte pour contribuer à la préservation de la ressource en eau, à sa manière ! Au programme : réouverture d’une mare (débroussaillage), ramassage des foins issus du broyage de la vieille roselière afin de la dynamiser, ramassage des foins aux abords de la mare mais aussi creusement d’une mare. Les agents de l’Agence de l’Eau Artois Picardie ont pris place sur le terrain et se sont donnés à fond pour mener à bien leur mission du jour. Voici leur retour en images sur cette journée motivante…

Portes ouvertes du Conservatoire d’espaces naturels : « S’engager en faveur de la nature »

Vous n’étiez pas aux « Portes ouvertes » du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France le samedi 25 septembre 2021 au sein de l’antenne de Lillers ? Voici un bref retour en images sur ce temps fort de notre association…

Ce rendez-vous était l’occasion de venir rencontrer l’équipe du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France tout en découvrant les missions de l’association. Chargés de missions, chargés d’études, animateurs nature et techniciens de l’antenne Nord Pas-de-Calais ont accueilli le grand public au sein de leurs locaux à Lillers (62). Les participants ont aussi pu découvrir différentes manières de s’engager en faveur de la nature au côté du Conservatoire : sciences participatives, chantiers bénévoles, conservateurs bénévoles etc.

Les ateliers ludiques proposés étaient nombreux :

  • « Observations ornithologiques » (initiation à la reconnaissance d’espèces d’oiseaux des zones humides) ;
  • « Suivis naturalistes » (initiation à quelques méthodes de suivis de la faune et de la flore) ;
  • « Démonstrations techniques » avec du matériel utilisé dans le cadre de la gestion conservatoire (élagage, fauchage etc).
  • « Opinels et bouts de ficelles » (atelier de création de petits objets avec des élément issus de la nature) ;
  • « Présentation de collections d’insectes et du laboratoire scientifique » ;
  • « Exposition photo : Laissez-vous guider par votre nature ! » ;
  • « Stand : Découvrir le bénévolat avec le Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France« .
Le temps d’un après-midi, près de 70 participants sont venus découvrir les missions de notre association au travers d’ateliers ludiques et variés.

Un temps d’échanges spécifique avec les représentants de communes partenaires a également permis de réunir une dizaine d’élus du territoire de l’ Agglo Béthune-Bruay.

Présentation des actions du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France sur le territoire
Des élus de communes partenaires du Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France sur le territoire sont venus apporter leurs témoignages aux autres élus présents.