Si l’occasion se présente, n’hésitez-pas ce mois-ci à vous rendre sur la côte nordique, vous aurez probablement la chance d’observer un événement étonnant…
En effet, nous sommes en pleine saison de reproduction des phoques, qui a lieu du mois d’août jusqu’à fin septembre, tout juste après le sevrage des jeunes. Sur une vingtaine d’espèces de phoques recensées dans le monde, deux ont élu domicile sur nos côtes, notamment en Côte d’Opale, baie d’Authie et baie de Canche. Des spécimens ont même été observés jusqu’à Dunkerque. Celui que vous rencontrerez le plus sera sans doute le Phoque veau marin, qui forme une colonie d’environ 400 spécimens.
En comparaison, on ne compte pas plus d’une centaine d’individus de Phoques gris, espèce plus farouche et rare, dont l’observation sur la côte est exceptionnelle car il préfère le calme des îles avoisinantes pour se reproduire et élever ses petits. De plus, le Phoque gris a une aire de répartition plus réduite, se cantonnant exclusivement aux eaux froides et tempérées de l’Atlantique Nord et de la mer Baltique, tandis que son cousin fréquente également l’Atlantique Est, la mer du Nord et la Baltique de l’Islande à la France en passant par les Pays-Bas, l’Allemagne, le Danemark, la Grande-Bretagne et la Scandinavie.
Un peu patauds, voire même lourdauds sur terre, ils ne manquent pourtant pas de grâce et de majesté dans l’eau. Ces derniers sont en danger, et menacés, principalement du fait des activités humaines : capture accidentelle dans des filets de pêche, pollution (hydrocarbures, PCB et métaux lourds, provoquant malformations, avortements et stérilité), tourisme en excès… En effet, lorsque les visiteurs s’approchent à moins de 300 mètres des colonies, les adultes apeurés fuient dans l’eau, risquant d’abandonner les petits non sevrés, voire même parfois, de ne plus fréquenter le site sur lequel ils ont été dérangés.
Pour admirer en toute quiétude le spectacle de ces émouvantes créatures (il serait dommage de s’en priver), respectez-les, en observant scrupuleusement les distances indiquées pour ne pas les effrayer. Pour en profiter plus calmement, il est même préférable de prendre quelques distances : muni d’une bonne paire de jumelles, installez-vous en hauteur, sur les falaises de craie, vous verrez le plus gros de la colonie en dominant la baie !