Témoignage : Thierry Decouttere, Conservateur bénévole des sites naturels de Rocquemont (Oise)

« Conservateur bénévole des sites naturels de Rocquemont (dans le Sud Est de l’Oise) depuis une douzaine d’années, j’ai rejoint le Conservatoire d’espaces naturels car il me semblait (et j’ai pu le vérifier bien entendu par la suite), que cette association œuvrait pour la préservation de patrimoines naturels, sans parti pris, sans exclusion (les sites que l’on m’a confiés sont accessibles aux chasseurs, exploitants agricoles, éleveurs, naturalistes…). Il me parait important de n’exclure personne si l’on veut durer…

Chaque année, nous organisons sur le site une sortie nature, (généralement en mai), et tous les 3 ans, un chantier nature qui réunit une trentaine de personnes environ. Cette année, cette sortie s’est déroulée dans le cadre de l’opération estivale « Rendez-vous en terrains connus ». Une quinzaine de personnes se sont jointes à moi pour visiter l’un des Larris. La date tardive (mi-juillet), ne nous a pas permis de voir les stars du Larris (les orchidées, une dizaine d’espèces cohabitent sur le site), ni les reptiles habituels (Couleuvre à collier et Coronelle lisse), mais nous avons pu observer les lézards verts (autres stars du site), et bien entendu l’importante population de genévriers (qui font l’intérêt du site également).

Les Larris (Nord et Sud) de Rocquemont font partie des reliquats de Larris qui jonchent la vallée de l’Automne. Ils témoignent d’un passé où des milliers de moutons paissaient dans cette vallée. Cela avait permis le développement d’un biotope particulier (orchidées, genévriers, lézards verts et autres reptiles, beaucoup de papillons et de nombreuses espèces d’orthoptères (dont le Criquet des pâtures) et les Mantes religieuses.

L’intérêt de ce que j’ai entrepris avec le Conservatoire d’espaces naturels c’est bien entendu de sauvegarder un site très particulier, mais c’est surtout de faire en sorte de transmettre aux générations futures un habitat et un biotope en voie de disparition. C’est le plaisir de vulgariser, de faire découvrir au public des sites d’exception, des espèces difficiles à croiser, de participer à la prise de conscience des habitants de la vallée (et au-delà), dire qu’il n’est pas trop tard, et que l’on peut préserver (voire agrandir) des sites proches de chez eux. »