Quand la préservation des milieux naturels aide à la préservation des races locales… Et inversement !

Rouge flamande sur le Marais de Féchain - Crédit photo : © Benoît Gallet
Rouge flamande sur le Marais de Féchain – Crédit photo : © Benoît Gallet

 

Afin de préserver les prairies humides et coteaux calcaires de l’embroussaillement, le CEN remet en place, sur certains sites gérés, des pratiques ancestrales de pâturage ou de fauche. Pour ce faire, le Conservatoire d’espaces naturels (CEN) du Nord et du Pas-de-Calais a choisi, depuis sa création, de s’appuyer sur le savoir-faire des agriculteurs locaux.

Ce sont donc plus de 40 agriculteurs qui sont en convention avec le CEN sur environ 35 sites gérés et plus de 300 hectares pour mettre en place du pâturage extensif ou de la fauche tardive.

Fauche tardive sur le Marais de Vendin-lez-Béthune - Crédit photo : © Sandrine Gougaud
Fauche tardive sur le Marais de Vendin-lez-Béthune – Crédit photo : © Sandrine Gougaud

Si la première recherche pour remettre en place ces pratiques a lieu auprès des agriculteurs de la commune, le CEN, en l’absence de personnes locales, s’adresse alors au Centre Régional de Ressources Génétiques (CRRG) qui travaille notamment à la préservation des races locales.

Le mouton boulonnais, race rustique originaire de la région, est particulièrement bien adapté aux prairies calcicoles - Crédit photo : Citadelle de Montreuil-sur-mer
Le mouton boulonnais, race rustique originaire de la région, est particulièrement bien adapté aux prairies calcicoles – Crédit photo : Citadelle de Montreuil-sur-mer

Le CRRG met alors en relation des éleveurs de races locales en recherche de surface, ou ayant besoin de foin, avec le CEN en recherche d’animaux pour pâturer.

Si le mouton boulonnais est présent depuis plusieurs années sur les coteaux du CEN, sont arrivées depuis peu des vaches de race rouge flamande, adaptées au pâturage en zones humides.

Vache de race Rouge flamande - Photo sous Creative Commons (CC)
Vache de race Rouge flamande – Photo sous Creative Commons (CC)

Aujourd’hui ce sont donc 9 sites (5 coteaux et 4 zones humides) qui accueillent, sur presque 90 ha, 320 moutons boulonnais et 23 vaches rouge flamande. Ce sont 8 éleveurs de races locales, dont 2 en agriculture biologique, qui ont signé un partenariat avec le CEN.
Toutefois il n’y pas encore de races locales de chevaux sur les sites gérés par le CEN, car les exigences écologiques des coteaux ou prairies humides ne sont pas toujours compatibles avec le piétinement par les sabots des équins.
En plus de gérer les milieux naturels, le CEN permet aux exploitants locaux de travailler sur plus de surface et éventuellement d’extensifier leurs pratiques, et d’intégrer véritablement les prairies dans le circuit économique de l’exploitation avec un pâturage s’étendant d’avril à octobre.

Pour le CEN, tout en maintenant les races locales, ces éleveurs contribuent au maintien dans un bon état de conservation des milieux naturels rares et fragiles. Un véritable partenariat aux bénéfices réciproques !